mercredi 9 mai 2012

Une sorcière pas comme les autres



 Une sorcière pas comme les autres.


I  La poupée.

Mon histoire commence un jour d’été, où je partais en vacances chez ma grand-mère. Alors que je m’installais dans une des chambres de la maison, je vis, installée sur une petite table, une sorcière. Je vous rassure, elle n’était qu’une poupée. Je la regardai longuement. Bien qu’elle fût très laide, comme une sorcière me direz-vous, je la trouvais fascinante.

Le lendemain soir, quand je rentrai de la plage, ma grand-mère me dit :
« Monte dans la chambre, j’y ai déposé quelque chose pour toi avant ton arrivée, mais j’avais complètement oublié de te le dire ! »
J’étais toute contente de recevoir un cadeau de ma grand-mère. Je montai vite dans la chambre, et je cherchai du regard, parmi tous les objets qui décoraient la pièce, ce que pouvait bien être mon cadeau. Comme j’étais trop longue à le trouver, ma grand-mère me donna un indice :
« C’est sur ta droite, sur une table ! »
Toute excitée d’avoir enfin trouvé mon cadeau, je criai :
«  C’est la sorcière ?!!! »
« Oui, c’est elle ! » me répondit ma grand-mère en riant.
« Elle est trop belle ! Je crois déjà savoir où je vais la mettre ! » Lui dis-je.

Le dernier jour des vacances arriva. Je devais refaire mes valises pour m’en retourner chez moi. Quelle corvée ! Il faut avouer qu’il est beaucoup moins drôle de ranger ses habits dans la valise, en sachant que ce sera certainement la dernière fois que nous mettrons maillots de bains et tee-shirts, car l’automne arrive à grand pas.
Mais ce jour-là, je pris soin de bien ranger ma poupée sorcière, pour que son grand nez ne se casse pas pendant le voyage. Je l’enveloppai alors de papier à bulles et la mis délicatement dans un  de mes sacs, bien emmitouflée dans mes vêtements.

Le lendemain, lorsque j’arrivai chez moi, la première chose que je fis fut de sortir la poupée sorcière de mon sac, de la libérer de tout ce papier, et enfin… de la poser sur la table de ma salle à manger.
A ce moment-là, j’eus comme l’impression qu’elle me souriait et me remerciait. Son regard était devenu plus doux, et ses grands yeux bleus se mirent à briller.
Je me dis alors que c’était certainement la fatigue du voyage qui me jouait des tours.
Je continuai donc à ranger et à trier toutes mes affaires en ne prêtant plus attention à la sorcière.







II  La vérité sort toujours de la bouche des sorcières.

Un soir d’octobre, alors que je rentrais chez moi, tout en cherchant mes clefs au fond de mon sac, j’entendis du bruit près de la porte.
Au moment où je mettais la clef dans la serrure, la porte s’ouvrit toute seule. Je me mis à tressaillir. Vous pensez bien… je me demandais ce qu’il se passait dans ma demeure. Il faisait très sombre, car la nuit était déjà tombée.
Quand tout à coup, la porte s’ouvrit en grand et la lumière s’alluma. Et là… devant moi, une vieille femme aux cheveux gris, les yeux très bleus et vêtue d’une vieille robe grise, me dit d’une voix aigue :
« Eh bien mon enfant… tu n’oses plus entrer chez toi ? »
J’eus tellement peur que j’en fis un bond en arrière. Je tombai des marches du devant de chez moi, et me retrouvai les fesses sur le trottoir.

La vieille femme se mit à rire, puis sortis de la maison et vint m’aider à me relever, en me disant :
« N’aie crainte de moi jeune amie. Je t’ai bien observée et… »
Mais je ne lui laissai pas le temps de finir sa phrase, et d’un air étonné, je lui dis :
« Vous vivez avec moi ? Vous m’avez bien observé ? Mais de quoi parlez-vous ? Je ne vous connais même pas !! »
C’est à ma dernière phrase, regardant tout autour de moi que je compris…
« Oui », me dit-elle. « Tu as deviné. Je suis la sorcière. D’habitude posée sur la table de ta salle à manger ! »
Quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que ma poupée sorcière était en fait une véritable sorcière !
Je m’assis sur le canapé, car bien que curieuse de connaître toute son histoire, je fus tout de même sous le choc.
« Je sais que tu te poses des tas de questions à mon sujet. », me dit-elle gentiment. « Mais n’oublie pas que nous avons toute la soirée devant nous ! Prenons notre temps, installons-nous confortablement. »
Puis elle reprit : « Ce soir, c’est moi qui prépare le dîner ! »
Là, je dois avouer que mon cœur fit un tour sur lui-même : un haut-le-cœur me traversa l’estomac, tandis que je m’imaginais manger des ailes de chauve-souris à la sauce de bave de crapaud. Mais la vieille femme me sourit et dit sur un ton doucereux :
« Ne t’inquiète donc pas comme ça, ma jolie ! Je n’ai pas l’intention de te faire avaler n’importe quoi ! Aujourd’hui, c’est jour de fête ! Et j’ai prévu une bonne fondue au chocolat ! »
A cet instant, un appareil à fondue avec du chocolat noir fondu et chaud apparut, ainsi qu’une incroyable quantité de viennoiseries et de fruits. Une envie gourmande me prit, et je mangeai avec plaisir ces confiseries, pendant que la sorcière me racontait sa mésaventure.
« Il y a plus de 500 ans, alors que le monde croyait encore en la féerie et en la magie, j’étais une vieille femme vivant à la campagne seule, dans une vieille maison qui devenait insalubre, et comme mes bras et mes jambes, et tout le reste de mon corps avaient bien du mal à s’articuler comme bon me le semblait, je commençais à mourir de faim.




« Je cessai alors de manger, car même si j’avais bien du mal à m’imaginer cette malheureuse  situation, je savais que l’histoire de ma sorcière était vraie. »
Elle s’interrompit un cours instant, comme pour reprendre son souffle et ses esprits.
« Il n’était pas aisé, à cette époque, qu’une vieille femme comme moi puisse manger tous les jours à sa faim. Et les gens, qui habitaient la plus proche maison de la mienne, s’acharnaient à la tâche pour pouvoir nourrir leurs six enfants. Je ne me sentais pas le courage de leur demander de l’aide, et me disais qu’il valait bien mieux qu’une femme de mon âge rejoigne les Cieux avant de pauvres petits êtres. »

Elle s’arrêta, me regarda. Et dans un sourire semi triste, me dit :
« Sans le savoir, par mes prières, et par mes rêves, j’avais appelé le Grand Magicien du Monde Magique et féerique. »
J’étais ébahie par ce que je venais d’entendre. Les magiciens et autres fées existaient réellement !
J’avais terminé ce formidable petit festin depuis quelques minutes. Alors, n’ayant plus la bouche pleine de sucreries, j’en profitai pour poser une question.
« Comment ce grand magicien vous est-il apparu ? Vous a-t-il effrayée ? Est-il gentil ? »
J’aurais pu continuer encore longtemps comme ça. Car ma curiosité s’éveillait de plus en plus, et je voulais, maintenant, tout savoir.
La sorcière se mit à rire, et me répondit aussitôt :
« C’était le soir d’un dimanche d’octobre. L’hiver arrivait à grands pas, le vent était glacial. Les astres du ciel, dégagés de tous nuages, annonçaient une belle journée ensoleillée. Mais tout à coup, j’eus l’impression que le ciel sombre et étoilé, s’arrondissait, s’abaissait vers la Terre. Il me semblait que mon cœur voguait de nausées ; Ma tête tourna, un vertige m’emportait… quand… une main douce et forte me retint le dos. »

Je regardai ma sorcière d’un air attristé, tandis qu’elle-même regardait le plafond de ma maison comme si le film de sa vie s’y jouait.
« Pour toi, vielle femme qui m’a appelé dans tes prières et dans tes rêves, je suis descendu sur la terre des mortels pour exaucer tes souhaits. » récita ma sorcière, imitant une grosse voix, pour me faire comprendre qu’un homme était apparu devant elle.

L’étonnement et la stupeur devaient se lire sur mon visage, car la sorcière s’interrompit pour me demander :
« Ne me dis pas que le simple fait de te raconter cette histoire, t’effraies ?! »
« Ah non, non ! Pas du tout ! », lui répondis-je de suite.
« Je vis tellement votre situation en vous écoutant la raconter, que je me suis mise à votre place, et je m’imaginais ce mystérieux personnage. »
« Ah ! » me fit-elle dans un soupir… «  Ce n’est rien de le dire ! Et pourtant… bien qu’à première vue, mon âme s’effraie, mon cœur fini par tomber en amour pour lui… »
Je ne pus, à cette dernière phrase, laisser apparaître sur mon visage un large sourire jusqu’aux oreilles.




Ma sorcière me regarda avec un petit sourire coquin au coin des lèvres en me disant :
« La magie peut faire apparaître de magnifiques sentiments, même à une très vieille femme ! » Et sur cette jolie phrase, nous partîmes à rire toutes les deux.

Continuant notre conversation, elle me décrit ce fabuleux magicien.
« Il était habillé de cette robe noire de nuit, décorée d’étoiles dorées. Ses yeux et ses cheveux étaient couleur de nuit, et sa peau scintillait de poudre argentée et dorée, qui lui donnait un air impérial. Son regard était doux et attentionné, comme une maman observant son nouveau-né au-dessus du berceau. »
Alors que j’observais la sorcière me conter son aventure, je remarquai ses yeux briller. Non, à dire vrai, ils ne brillaient pas, ils pétillaient de joie. Tandis qu’elle continuait :
« Ce mystérieux homme me souriait. Ce sourire qui te dit : ne t’inquiète plus de rien, je suis là pour t’aider. C’est à ce moment-là qu’il m’expliqua sa venue chez moi. »
« Et que vous a-t-il dit ? » lui demandai-je.
« Voici sa réponse : Vieille femme, je suis venue chez toi ce soir parce que ton amour pour autrui et ta générosité de l’âme ont eu raison de toi. A partir de cette nuit, pour le monde des mortels tu ne seras plus, mais pour mon monde, le Monde Féerique, tu seras sorcière de Bonté et d’Espoir. »

Je compris alors que pour connaître le bonheur éternel, il lui fallait tout d’abord connaître le dernier malheur sur Terre.

Elle reprit dans un long sourire :
« Mon cœur se fit alors léger. Plus de peur ni d’angoisse ne traversaient mes entrailles, uniquement de la joie et de l’amour. Alors le magicien m’expliqua que sorcière j’étais, mais poupée je deviendrais dès les premières lueurs du jour. Quand la première personne me trouverait et me regarderait précieusement chez elle en vue de tous, alors mon travail commencerait. »

Là, je dois avouer que je ne comprenais pas bien où ma sorcière voulait en venir. C’est vrai… une vieille femme transformée en sorcière, une sorcière transformée en poupée et la poupée qui doit travailler... Cette histoire commençait à me sembler compliquée. Alors j’osai interrompre la sorcière pour la questionner :
« Comment une poupée peut-elle travailler ? Une poupée est utilisée pour jouer avec les petites filles ou à décorer une pièce, mais non pour travailler ! »
Ma question ainsi que mon raisonnement n’avaient certes pas dû faire beaucoup plaisir à ma sorcière, car son sourire s’effaça de ses lèvres, et les traits de son visage devinrent  sérieux. Cela devenait même inquiétant, je la préférais souriante.

« Je ne voulais pas vous offenser, madame la sorcière, je… » Mais elle ne me laissa pas continuer la fin de ma phrase.
« Erine, je m’appelle Erine ! », me dit-elle.





« D’accord, Erine… » Repris-je de suite pour ne pas la vexer encore plus. «  Je voulais simplement savoir comment on pouvait employer une poupée au travail. »

« J’avoue qu’il est difficile, pour un mortel, de comprendre qu’une sorcière transformée en poupée travaille en exauçant les vœux. »



III  Mon vœu.


Il se faisait très tard. L’heure était déjà bien avancée dans la nuit. Et la dernière phrase que venait de prononcer Erine, m’avait quelque peu abasourdie, et à cet instant même, je me demandai si je ne venais pas de rêver toute cette histoire.

Eh bien non ! J’avais beau fermer et ouvrir mes yeux, me les frotter, au cas où la sorcière disparaîtrait de ma vue. Mais non… rien n’y faisait. Elle était toujours bien présente devant moi.
Il me fallait réfléchir seule dans mon coin. Eh bien quoi ! Cela ne vous ferait-il pas un choc si vous appreniez par une poupée sorcière qu’elle est venue chez vous pour exaucer certains de vos vœux ?
J’avais besoin d’une bonne nuit de sommeil pour remettre mes idées en place. Mais avant de me retirer dans ma chambre, je m’excusai auprès d’Erine de sentir la fatigue, et je lui proposai de lui confectionner un bon lit douillet, mais elle refusa.
Avant que je ne monte dans ma chambre, elle me dit :
« Et surtout, n’oublie pas. Demain, tu devras me donner un vœu que j’exaucerai pour toi. La nuit porte conseil. Bonne nuit. »
« Je vais y réfléchir, promis. Bonne nuit Erine. » Et je montai me coucher.

Le lendemain matin, alors que je descendais dans la cuisine prendre le petit déjeuner, la voix d’Erine la sorcière se fit entendre pour me souhaiter une bonne journée.

La première question de la matinée fut :
« As-tu fait de beaux rêves cette nuit ? »
« Oui », lui répondis-je  en riant. « J’ai rêvé qu’une sorcière venait chez moi pour exaucer mon plus grand souhait ! »
La sorcière se mit à rire joyeusement, et me demanda gentiment :
« Et qu’as-tu répondu à cette sorcière, si ce n’est pas trop indiscret ? »
Alors dans un sourire un peu gêné, je donnai à Erine mon vœu le plus cher :
« Depuis toute petite, je ne rêve que d’une chose : posséder le don de l’écriture. Savoir écrire des histoires et autres comptines, pour faire aimer lire les enfants autant que j’ai toujours aimé lire. Pour que l’espoir continue de vivre dans ces petits cœurs, que la féerie de la littérature puisse les faire voyager dans des mondes imaginaires et mystérieux. Que les enfants du monde entier apprennent que les rêveries nourrissent  les espoirs d’une vie meilleure à venir, et que sans elles, on ne peut bien vivre ! »



Aucun son ne sortit de la bouche de la sorcière. Son regard bleu me fixait, sans geste, sans expression. Je m’inquiétais, je m’interrogeais sur mon souhait. Peut-être n’était-il pas réalisable ?
Au bout de quelques secondes, un joli sourire se redessina sur le joyeux visage d’Erine. Elle prit mes mains dans les siennes, sans dire mot, caressa les paumes de mes mains avec ses doigts, puis ferma les yeux. Sur un ton doux et presque silencieux, j’entendis :
« Plus aucun matin ne s’appellera chagrin. A toi le don d’écrire, pour que tous les jours des enfants puissent rire. Pour les petits, tu es joie et bonté, que ton vœu soit exaucé ! »
Erine ouvrit de nouveau les yeux, retira ses mains des miennes et me dit :
« Maintenant, écris ton jardin secret et ses merveilles ! »

Ce n'était pas les paroles de la sorcière que j’entendais à ce moment-ci et qui raisonnaient si bien à mes tympans, car après tout, n’importe qui aurait pu me réciter ces quelques mots et me faire croire que mon vœu était exaucé. Non, c’est mon cœur qui s'était mis à palpiter comme jamais auparavant il ne l’avait fait. C’est mon cerveau qui jaillissait de mille histoires magiques.

La sorcière Erine me demanda de bien l’écouter pour la dernière fois, car dès aujourd’hui je devrais suivre ces quelques recommandations :
« Ma chère enfant, avant que je ne redevienne une poupée sorcière, tu dois savoir ceci : comme tu as eu la chance de me posséder pendant ces quelques mois pour que j’exauce ton vœu, il te faudra à ton tour m’offrir à une personne qui aura besoin de mes services pour que son esprit reste en fête ! Attention ! Si ce geste n’est pas fait d’ici un an, le mystérieux magicien viendra te reprendre le don que je t’ai accordé, et plus jamais de bonheur tu ne connaîtras, car tu seras alors considérée, par tout le monde de la magie, comme une égoïste obstinée. »

Bien évidemment, je n’avais pas d’autre choix que d’acquiescer ces dires. Mais je n’eus le temps que de faire un signe d’approbation de la tête, quand Erine se transforma de nouveau en poupée sorcière.







IV  Une fin magique.


Je me baissai tout doucement pour ramasser ma poupée qui était maintenant à mes pieds. Je la regardai tristement. Oui, tristement, car pendant le cours d’une soirée, cette sorcière qui se prénommait Erine, me fit voyager dans un monde où la magie et l’amour existent. Dans un monde où, petite fille, j’aimais me promener sans le dévoiler à quiconque. Et où encore aujourd’hui, de temps à autre, j’y retourne pour le visiter et y retrouver mes joies d’enfant.

A toi, qui lis cette histoire, fais passer le message simple mais si important du rêve. Dis à tous ceux qui t’entourent que la magie est bien réelle et que les sorcières, les fées et autres lutins, de tous temps ont existé pour exaucer nos rêves.

Et surtout… si un jour, en cadeau, tu reçois une poupée sorcière, n’oublie pas de prendre bien soin d’elle. Car, sait-on jamais… peut-être…un jour, elle ouvrira la porte de ta maison, te contera son histoire et exaucera ton vœu le plus cher ?!!!


Céliana ou la nuit d'Halloween



 Céliana ou la nuit d'Halloween.

Il était une fois, dans une contrée très lointaine, par une nuit de pleine lune, une jeune femme au regard sombre et à la peau argentée.
Cette jeune femme vivait seule, recluse de tous, au fin fond de la forêt, pour y cacher ses mystères et ses secrets.
Elle se prénommait Céliana.

En cette jolie nuit de pleine lune, où personne n’osait sortir de sa maison, Céliana décida, comme à chaque pleine lune, de sortir de son bois pour cueillir feuilles, plantes et autres racines. Mais cette nuit-là, ne fut pas une nuit comme les autres, car au milieu du silence sombre de la nuit, une voix cristalline et douce se fit entendre.

A la première phrase entendue, Céliana cru tout d’abord entendre le cri d’un oiseau. Puis, une deuxième fois, la voix se fit entendre. Alors Céliana, un peu apeurée, seule dans cette immense forêt, demanda :
« Qui me parle ? »

La voix douce répondit aussitôt : « Je suis ton amie de la nuit ! »
« Mais qui êtes-vous ? Je n’ai pas d’amis, je vis seule, je ne connais personne ! », répondit Céliana d’un ton énervé.
Alors la voix, toujours aussi douce, lui dit : « Lève les yeux vers le ciel, et tu m’apercevras ! »

Le cœur de Céliana se mit à battre très fort, un mélange de crainte, d’effrois et d’excitations envahirent son corps en même temps. Elle leva la tête tout doucement, et … là… comme par magie, Céliana aperçut un visage affectueux et souriant qui la regardait. Ce visage n’était autre que celui de la Lune.

Lorsque Céliana croisa le regard de la Lune, elle se sentit rassurée. Pour la première fois de sa vie, elle reçut en plein cœur, une immense bouffée d’amour et de joie. Ses yeux se remplirent de larmes, tellement son cœur et son âme s’emplirent de chaleur. Mais comment cela était-il arrivé ? Pourquoi ce soir ? Céliana voulait comprendre.
« Mon corps se chauffe à l’intérieur, pourquoi ? Mon cœur a éclaté de mille couleurs, est-ce normal ? », dit-elle à la Lune.
Et la Lune lui répondit : « Cette nuit est nuit d’Halloween. C’est en cette merveilleuse nuit de Samain que toi, Céliana, fille de la Lune et de la Terre, tu deviens Sorcière ! »

« Sorcière ? dis-tu chère Lune. », s’étonna Céliana.
« Si je suis sorcière, je serai encore mise de côté. Mon teint argenté effraie tous les habitants de cette contrée, alors s’ils apprennent que je suis sorcière… je n’ose imaginer… »
« Céliana… ma douce enfant, je t’en supplie, ne te juge pas avec un mot, comme font tous ces mauvais gens ! », répliqua la Lune.




« Tu es fille de l’Univers, et sœur de la nature. Tu vis de la Terre et de ses biens faits. Tu es guérisseuse par le pouvoir des plantes et des arbres. Cours enseigner ta médecine à tous les habitants de ce monde ! Car dès cette nuit, sorcière rimera avec bonté ! », continua la Lune.

« J’accepte ma nouvelle vie de sorcière, chère Lune, car je sais que guérir autrui est ma destinée. », prononça fièrement Céliana.

Après quelques secondes de silence, Céliana ajouta :
« A partir de cette nuit, chaque année, à la nuit de Samain, je fêterai Halloween avec mes voisins, et je leurs raconterais comme il se doit l’histoire des sorcières pour que plus jamais ils ne les craignent. »

La Lune, toujours souriante, se fit plus ronde, et sa couleur devînt dorée. Elle lança un faisceau de lumière sur Céliana et lui dit :
« La magie n’est autre que le résultat d’un amour immense porté au monde entier. N’oublie jamais ça ! »
« Je te promets de ne jamais l’oublier. », acquiesça la jeune femme.
Puis elle ajouta : « Avant que tu ne partes, je voudrais te souhaiter un Joyeux Halloween ! »

Et dans un dernier sourire, la Lune s’effaça derrière de gros nuages, tandis que Céliana rentrait chez elle toute pensive.

La Sorcière Befana



 La Sorcière Befana

Il était une fois, dans un village d’Israël, une vieille femme qui se prénommait Befana. Elle vivait au milieu des bois, éloignée du village. Elle partait souvent les nuits de pleines lunes retrouvées ses amis les animaux, pour y cueillir les plantes médicinales. Elle seule connaissait les bien faits des racines et autres feuilles de la forêt. Mais à cause de ses connaissances, les gens du village la craignaient, et la surnommèrent : la sorcière.

Un jour que la sorcière Befana alla chercher des fagots de bois dans la forêt pour réchauffer sa maison, elle fit la rencontre des trois rois mages.
Les trois rois annoncèrent la venue de Jésus Christ à la vieille femme. Ils cherchaient la route de Bethléem, et lui demandèrent donc par quel chemin ils pouvaient se rendre le plus rapidement auprès du Divin Enfant. Befana, ravit de pouvoir aider les trois rois, accepta avec joie.

Bien que les Rois Mages fussent pressés, Befana prit son temps pour cacher son tas de fagots de bois, car malgré la peur qu’elle hantait dans les cœurs des villageois, ceux-ci ne se gênaient pas de venir piller son travail. Les rois perdirent patience. Alors, ils continuèrent leur route sans attendre que Befana les conduise sur le bon chemin.

Quand Befana se retourna pour s’adresser aux trois rois, et qu’elle se rendit compte que tous avaient disparus, elle se senti très gênée.
« Oh… pourquoi ai-je tant voulu cacher mes fagots de bois ? Pourquoi n’ai-je pas aidé ces braves rois avant de finir mon travail ? A cause de moi, ils n’arriveront peut être pas à temps pour offrir tous leurs présents au Divin Enfant. Comment vais-je faire pour réparer ma sottise ? » se demanda Befana, après s’être lamentée sur son sort.

Au bout de quelques jours, elle eut une merveilleuse idée pour se faire pardonner. Elle décida de chevaucher son balai, pour parcourir le monde en distribuant des jouets.

Befana alla loin dans les pays du Nord, mais personne ne l’y accepta et encore moins Saint Nicolas, qui eut peur que la Sorcière Befana ne lui prenne sa place de bon samaritain.

Befana fut alors bien triste d’être rejetée à ce point. Elle décida de repartir dans le sud. Pendant son voyage, elle s’arrêta en Italie pour se reposer un peu. Et là, qu’elle ne fut pas sa surprise lorsque les Italiens l’invitèrent à rester vivre près d’eux.

Depuis la naissance du Divin Enfant, chaque année lors de la Fête de l’Epiphanie, la Sorcière Befana fait sa distribution de jouets pour tous les petits Italiens très sages. Mais pour tous ceux qui fussent bien vilain durant l’année, elle leur offre un joli morceau de charbon de bois, en souvenir de son fagot de bois.

Fête d'Halloween


Fête d'Halloween


Petits enfants de la nuit des temps,
Petits et grands me tendant les bras.
Chaque dernière nuit d’octobre,
Vous m’honorer et me fêtez,
Mais me connaissez-vous vraiment ?

Un bon millier d’années auparavant,
Vos ancêtres les Celtes,
Au milieu des forêts,
Leurs morts étaient fêtés,
Les bras levés, tout en chantant.

Arrivèrent Christianisme et Sorcellerie,
Avec machiavélisme et moqueries,
Et sans jamais me regretter,
Me mirent de côté.

Quelques centaines d’années plus tard,
Les Irlandais dans leur grande loyauté,
Et sans le moindre remord,
Me reconnurent protectrice des morts.

On me craint, on m’idole,
On me hait, on m’adore.

Mais tout compte fait, derrière mes habits noirs de nuit,
Je ne suis qu’un produit de conte de fées.
Et, bien que mon image soit celle du mal,
Je vous apprends à faire le bien.
Car dans chacune de mes histoires,
Seuls les enfants sages et les gentils personnages,
Sont récompensés en détruisant mes pouvoirs.

C’est pourquoi Halloween est jour de fête,
Dans cette pénombre et nuit d’hiver,
Pour se moquer du mal et de ses sorcières.